Si vous êtes une femme, vous est-il déjà arrivé qu’un vendeur vous propose de vous porter quelque chose de lourd jusqu’à votre voiture? Lorsque cela m’arrive, la question qui me vient est : « Si j’avais été un client plutôt qu’une cliente, me l’aurait-il spontanément proposé? »

Je vous propose ici de vous partager ce que cette question m’a conduite à explorer. Les pistes étudiées ici sont d’un plan symbolique et analogique. Cette réflexion se fait donc hors de tout de toutes considérations de genres et uniquement du point de vu ce que l’on nomme parfois le « féminin et masculin sacrés », « le Yin et le Yang »… Pour faire la distinction entre l’aspect analogique et les références aux genres sexués, j’écrirai donc Féminin et Masculin avec ces majuscules lorsqu’ils sont utilisés dans le sens « sacrés » et symboliques.
Ce constat me semble en effet être un indice intéressant sur les liens qui existent dans l’inconscient collectif entre la force et le masculin d’un côté et la faiblesse et le féminin d’un autre côté. Ce constat est d’autant plus intéressant que le Féminin est analogique avec le ressenti et que nous sommes parfois animés par la croyance que le ressenti est une marque de faiblesse.
Or dans les analogies de l’inconscient universel tel que l’a découvert Jean-Philippe Brébion, il en est tout autrement. En effet, la force est analogique avec la terre qui est le solide sur quoi nous nous appuyons et avec le Féminin. Celui-ci étant également analogique avec notre ressenti, comme il vient d’être dit plus haut, notre force est donc d’être présent-e à notre ressenti en l’expérimentant sans référence extérieure à soi. Alors que le Masculin est analogique avec le ciel et donc l’abstrait, le subtile, l’inexploré, l’inspirant et tout ce qui nous guide, anime notre volonté, le point vers lequel tend notre élan, le sens de notre vie, le focus vers lequel se concentre notre action. La force est ainsi le propre de la matière et du Féminin alors que l’inspiration, que certains appellent « Divine », le propre du Masculin.

Dans le constat du monde dans lequel nous vivons, c’est sur la terre que nous pouvons nous appuyer avec force. Une force à l’image du feu au centre de la Terre, ce feu capable de jaillir avec puissance lors de la formation d’un volcan. Une force qui soutien l’arbre profondément enraciné dans la terre. Quant au ciel, il est ce qui nous guide, que ce soit pour la navigation ou l’astrologie. Il représente notre rêve d’inexploré, notre soif d’inconnu, notre envie de nouveaux horizons, la quête de sens de l’existence…
Si d’autre part nous nous référons aux caractéristiques physiques des êtres dont la biologie à une dominance majoritairement féminin ou masculin, on constate que de manière générale, et je dis bien générale, qu’un corps masculin est biologiquement programmé pour fabriquer davantage de muscle alors qu’un corps féminin davantage de graisse afin de nourrir l’enfant qu’elle porte en gestation. Ces caractéristiques ont probablement un lien avec nos croyances amalgamant le Masculin et la force. En les abordant sous l’angle du Principe l’invitation pour l’homme de manière générale, est vivre ce qui est force en son Être, c’est-à-dire son ressenti et pour la femme c’est une invitation à être création.

Ainsi notre véritable force est d’expérimenter d’instant en instant un ressenti unique. La force c’est donc s’autoriser la vulnérabilité de laisser la parole au corps en l’ habitant pleinement, c’est se sentir libre Être en ayant pour seul référence l’expérience unique de l’instant.