En passant

La perception de ma réalité peut-elle être sans filtre ?

Un de mes réflexes de survie étant de croire que si je fais tout bien comme il faut, je pourrais sortir de l’illusion du manque et donc être sereine et en sécurité, alors je cherche à tout faire. Inéluctablement cela me conduit à l’éparpillement, voir même au surmenage et à la panique.

Lorsque je vis davantage l’unité et la globalité, je suis consciente que, de par mes spécificités d’être humain, me fermer à une chose c’est m’ouvrir à une autre. En effet en m’ouvrant à un projet je me ferme à d’autres, vu que je ne peux pas être partout à la fois, et en me fermant à une proposition je m’ouvre à d’autres et ainsi de suite. De même en étant présente à la conscience et la sérénité, je ne suis pas à la cogitation et aux conflits intérieurs et inversement, même si cette expérience là est bien plus fugace.

Ainsi j’expérimente toujours en même temps une action et son opposé !

Et pourtant lorsque que je suis allongée, je ne suis pas debout et inversement ! De même lorsque je perçois le vent souffler du nord, je ne le perçois pas venant du sud !

Avez-vous déjà tenter d’écouter ou de regarder plusieurs choses en même temps ? Pour ma part le constat de cette expérience est que je peux entendre et voir plusieurs choses à la fois, mais je ne peux en regarder ou écouter qu’une seule.

Ainsi la perceptions étant un focus, je ne perçois qu’un seul aspect de réalité en même temps que je définis comme étant ma réalité. Percevoir étant une vision précise et non élargie de mon expérience, ma réalité est un ciblage et je ne perçois qu’une seule réalité à la fois. Ce focus est ce que je perçois comme étant « vrai » pour moi, ce à quoi je suis présente à cet instant. D’un instant à l’autre je peux être présente à une expérience différente de la même façon que je changerais de lunettes telle une infinité de filtres.

Ainsi de manière générale, j’y vois bien plus clair lorsque je sais consciemment à travers quel filtre je perçois ma réalité : celles de mes peurs, celles de mes besoins, celles de mes aspirations, celles de mes doutes, celles de mes espoirs, celles de mes attentes, celles de mes émotions, celles de mes limites…. Une chose est sûre, comme le dit la formulation « la condition humaine », puisque je suis humaine je ne peux pas être sans conditionnements, autrement dit sans croyances et ni donc sans lunettes.

Alors puisque je suis conditionnée à avoir des lunettes, autant jouer avec elles !!!

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Mission

Vous êtes vous déjà demandé quelle pouvait être votre mission de vie ?

Suivant certains paradigmes, il est admis que l’être n’a pas de « mission » si ce n’est d’être !

Je m’interroge tout de même sur ce mot « Mission » et sur l’usage que l’on peut en faire

Tout d’abord, tournons nous vers l’étymologie du mot « mission ». Il vient du latin mittere, infinitif présent de la voix active de mittō qui signifiait primitivement « laisser aller, laisser partir »

D’autre part, dans le langage courant actuel, « mission » fait référence à une charge, une fonction, un but à atteindre. tout cela évoquant une responsabilité.

De plus le mot « mettre » a lui aussi pour origine mittere et en Langage des Oiseaux on peut y entendre « m’être » et donc « me être » > « être moi » en laissant la vie prendre sens en moi.

Tout cela me mène à la perception que la « mission » de chaque être humain est de « laisser aller », par l’être qu’il est, la manifestation de la Conscience sous une forme unique manifestant l’infini. Comme si notre mission était de s’engager pleinement dans l’Unique décliné en nous, de prendre la responsabilité de manifester une « facette » de la Conscience, d’assumer de se laisser vivre en nous quelque chose qui ne nous est pas propre, ne nous appartient pas et auquel nous n’avons pas à rester identifié et qui pourtant nous est spécifique.

Cela nécessite donc de reconnaitre la spécificité qui se fait « visible » par nous, d’assumer notre différence et d’oser nos élans de vie, nos rêves, de prendre la responsabilité de nos aspirer…

Dans les milieux spirituels, les ambitions et les rêves peuvent être perçus comme étant liés à l’égo, mais n’est-ce pas une injonction de l’Être que de laisser la conscience « s’expérimenter » en reconnaissant ce qui en chacun, de façon spécifique, est « inestimable » car « manifeste » et « évident »? N’est-ce pas de l’ordre d’une Loi « divine » d’être déterminé à laisser, à cet Unique en nous, toute la visibilité inhérente à ce qu’il est?

Il me semble donc que l’on peut porter un nouveau regard sur ce mot « mission » vibrant, selon moi, d’un engagement d’existence consistant à laisser une « facette » de l’infini être visible de par une sorte de « mise en avant » d’un spécifique qu’il faut assumer de laisser prendre sens sans se l’approprier.

L’univers tel un orchestre philharmonique

Si l’univers était un orchestre symphonique, moi je serais quoi? Un violon? Une clarinette? Un triangle? Une trompette? Des timbales? Une grosse caisse? Cela serait quoi le moins bien, voir le pire?

Et si le pire c’était d’être une maracas qui cherche à jouer comme un violon ou une trompette qui chercher à faire un son de hautbois?

Cela vous semble complétement idiot !?! Et pourtant c’est comme cela que nous fonctionnons une grande partie de notre vie en voulant

  • avoir un autre caractère, d’autres compétences, d’autres particularités personnelles…
  • être 100% éveillé alors que nous sommes la lumière incarnée dans la matière et donc de l’Amour et du Divin expérimentant la dualité.
  • avoir une autre histoire, un autre passé alors que les faits du passé ne sont pas modifiables.
  • être un bébé, un enfant qui correspond aux besoins et aux attentes de ses parents, à la place qu’on lui accorde dans la famille, au rôle qui se présente à lui pour être aimé, pour ne pas être exclu ni abandonné, pour sauver un parent que l’on sent défaillant et sans qui notre existence pourrait être menacée.

Tous ces mécanismes de survie, parfois en résonance avec les générations précédentes, nous les perpétuons ainsi depuis des années

  • par habitude
  • par sécurité
  • par ignorance qu’il peut en être autrement
  • par besoin de réparer ce qui a été ou n’a pas été
  • par angoisse de ne plus exister
  • par peur de l’inconnu

En faisant cela je suis la grosse caisse qui se restreint en cherchant à faire un son de tambourin par peur d’assumer toute sa puissance.

Je suis le gong qui joue tout le temps, causant ainsi une cacophonie, car il pense que ce n’est pas juste que le piano ait le droit de jouer tout le temps, lui !

Je suis la contrebasse qui joue faux car elle est plus occupée à comprendre comment fonctionnent ses cordes pour trouver comment les contrôler pour faire ainsi un son de violon qu’elle trouve bien plus beau.

Je suis le violoncelle qui voudrait bien faire un son de piano parce qu’il trouve que c’est trop peu un seul piano dans un orchestre.

Je suis la flute qui ne prend pas toute sa place car elle est en admiration devant la brillance de la trompette avec laquelle elle se compare sans cesse.

Je suis les castagnettes qui n’ont pas le temps de jouer car elles sont trop occupées à parcourir la fausse à orchestre de long en large parce que se trouvent trop petites et sont persuadées qu’il doit y avoir un autre morceau d’elles quelque part.

Je suis le piano qui s’efforce de ne pas jouer trop fort, quitte à renoncer aux nuances, pour être sûr que l’on va bien entendre le triangle au moment où il va jouer « Le pauvre, lui qui joue si peu alors si en plus on ne l’entends pas …!!! »

Je suis l’alto qui préfère jouer au fond à côté des cymbales se disant qu’au moins s’il se trompe ça se verra moins que si il est devant, mais qui du coup se sent bien seul car il n’arrive pas bien à entendre les autres alto.

Je suis la harpe qui préfère rester dans sa housse pour jouer par peur de se montrer car elle se dit que ce n’est quand même pas normal d’avoir des cordes à nues comme ça! Personne d’autre n’a des cordes ainsi!

Je suis le hautbois qui s’épuise à tenter de faire les sons de tous les autres instruments car comme il oublie de regarder autour de lui, il se croit seul et donc chargé d’être à lui seul tout un orchestre !

!!!!!!!

Et si tout le monde se contentait de jouer ce qu’il a à jouer tout simplement en écoutant ce que lui dit son cœur, la mélodie serait bien plus fluide, bien plus cohérente, bien plus belle, bien plus vibrante.

Et si nous commencions par aller voir, sentir, écouter dans notre cœur, dans notre âme, dans les profondeurs de notre Être quelle est notre vibration unique, notre nature profonde, notre essence. À aller à la rencontre de cela sans jugement ni comparaison, sans référence à une norme, sans idéal, sans chercher à réparer ce qui a été ou à compenser ce qui n’a pas été.

Et si nous osions rayonner de ce que nous sommes vraiment, comment serait alors l’humanité ?

MYSTÈRE !!!

Et si nous tentions l’expérience !!! 😉